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Jardin

Comment installer des ruches dans son jardin

Pas moins de 70000 apiculteurs sont déclarés en France. La plupart de ces éleveurs d’abeilles sont des amateurs passionnés. De plus en plus de personnes veulent les rejoindre pour profiter d’une récolte de miel, pratiquer un loisir proche de la nature et contribuer à la protection des abeilles. Mais cette pratique n’est pas sans risques et il est nécessaire de bien se préparer avant d’installer des ruches dans son jardin. Cet article va vous exposer le plus brièvement possible comment installer des colonies d’abeilles et profiter de leur miel. 

D’ici quelques minutes vous connaîtrez les démarches à effectuer, où et comment vous former à l’apiculture et quel est le matériel à rassembler pour bien débuter. Nous vous souhaitons une bonne lecture.

Pourquoi devenir apiculteur amateur ?

L’apiculture est un loisir qui réserve de nombreuses surprises et qui apporte beaucoup de satisfaction. Suivre le développement et la vie d’une colonie d’abeilles est passionnant. Il est facile de rassembler une famille autour de cette activité et d’initier ses enfants à la biologie de ces insectes sociaux fascinants.

Bien entendu, beaucoup de néophytes viennent à l’apiculture avec l’objectif de récolter du miel. Cette idée s’appuie parfois sur la volonté de renouer avec plus d’autonomie alimentaire. Ou bien ils ont pour objectif de changer de situation professionnelle pour devenir exploitant apicole.

Les abeilles stockent du miel pour passer l’hiver, mais l’apiculteur peut en prélever une part chaque année.

Mais l’apiculteur amateur souhaite souvent participer à la préservation des abeilles mellifères et surtout des races locales, comme l’abeille noire (Apis mellifera mellifera). Car nos abeilles d’Europe sont malheureusement en danger à cause des pesticides, de la destruction des milieux naturels et de l’invasion des parasites et ravageurs, comme les varroas et les frelons asiatiques.

Tous ces projets apicoles sont justifiés. Et l’on peut installer quelques ruches dans son jardin sans devoir investir beaucoup d’argent. Mais avant de choisir l’emplacement de son futur rucher et préparer le terrain, il faut se renseigner sur les obligations administratives de l’apiculteur amateur.

Peut-on installer des ruches dans son jardin ?

En France – comme dans la plupart des autres pays d’Europe et d’Amérique du Nord – l’apiculture est encadrée par une réglementation précise. Heureusement, le droit rend accessible au plus grand nombre la pratique de l’apiculture de loisir.

Distances minimales à respecter

En France, le Code Rural regroupe les textes fondamentaux qui encadrent l’installation des ruches. Il y est question des distances minimales à maintenir entre les ruches, les propriétés voisines et les bâtiments collectifs, comme les mairies, les hôpitaux et les casernes. Ces distances sont prises par arrêté préfectoral. D’un département à un autre, les distances sont parfois très différentes. Le maire peut aussi prendre des dispositions spécifiques pour sa commune. Pour ne pas vous mettre en tort, renseignez-vous auprès des services communaux.

Le Code Rural prévoit les dispositions à prendre pour réduire les nuisances des abeilles pour le voisinage

Sur la base de ces distances, il est parfois impossible d’installer un rucher dans son jardin. Car les maisons voisines et les voies publiques sont trop proches. Heureusement, le Code Rural prévoit une disposition supplémentaire. Les distances minimales ne s’appliquent plus si l’on place entre les ruches peuplées d’abeilles et le voisinage une haie vive, une palissade ou un mur de deux mètres de hauteur. Les abeilles doivent s’élever pour franchir cet obstacle et ne représentent plus un danger pour les voisins et les passants.

Enregistrement d’activité

Que vous soyez apiculteur amateur ou apiculteur professionnel, il est obligatoire de vous enregistrer. Cette formalité administrative peut être effectuée en ligne sur un site du Ministère de l’agriculture. Après avoir renseigné votre identité, votre adresse et le nombre de colonies en votre possession, vous obtiendrez votre numéro d’apiculteur, le NAPI. 

Chaque année et toujours en ligne, vous devrez de nouveau déclarer le nombre de vos ruches peuplées. C’est ainsi que les services vétérinaires départementaux suivent l’évolution des cheptels pour chaque commune et peuvent prendre des dispositions en cas d’épidémie.

Il est obligatoire de s’enregistrer dès la première colonie d’abeilles en votre possession. Même si vous n’avez pas l’intention d’acquérir plus d’une ruche ou que vous ne souhaitez pas faire de commerce de miel.

Ce numéro d’apiculteur doit être apposé à l’entrée de votre rucher ou sur les ruches elles-mêmes, si elles ne sont pas placées sur votre propriété. Le NAPI permet d’identifier le propriétaire d’un rucher et de pouvoir le contacter au besoin.

L’assurance

L’assurance n’est pas obligatoire, mais elle est fortement conseillée. Les abeilles sont des insectes piqueurs qui peuvent occasionner des problèmes. Rappelons aussi que certaines personnes sont allergiques au venin. Et qu’en toutes circonstances, vous êtes responsable des nuisances et dégâts causés par vos animaux aux personnes et à leurs biens.

Pour vous couvrir, contactez votre assureur. Votre responsabilité civile sera étendue à la pratique de l’apiculture de loisir. Vous pouvez aussi souscrire à une assurance auprès d’un syndicat d’apiculteurs. Le coût est de quelques euros par ruche et par an.

Choisir le bon emplacement

L’emplacement d’un rucher dépend des contraintes réglementaires. Mais il est tout aussi important d’offrir la meilleure exposition possible pour vos colonies d’abeilles. Trouvez un lieu abrité des vents froids en hiver et orientez l’ouverture de vos ruches vers le sud ou le sud-est.

Nous vous recommandons également de choisir l’endroit le plus distant du voisinage. Ceci afin d’éviter des craintes et de futures plaintes injustifiées. La plantation de buissons tout autour de votre rucher permettra de cacher vos ruches et d’améliorer le microclimat pour vos colonies d’abeilles.

Les abeilles participent à la pollinisation des plantes sauvages et des plantes cultivées

Il est donc possible d’installer des ruches pratiquement n’importe où en extérieur. C’est pour cela que 1500 ruches sont présentes à Paris : dans les jardins publics, au sein de jardinets, sur des balcons ou les toits des immeubles. L’apiculture urbaine est d’ailleurs très développée en France.

Mais avant d’aménager votre rucher et de faire l’acquisition de vos premières colonies d’abeilles, il est important de vous former. En effet, l’apiculture n’est pas sans risque et seuls les débutants bien informés pourront garder sur le long terme des colonies et récolter du miel en abondance.

Comment apprendre l’apiculture ?

L’apiculture comprend aussi une importante dimension théorique. Les connaissances sur les abeilles, le fonctionnement d’une colonie et sur ses maladies ne peuvent être ignorées. Le débutant peut s’informer dans les livres d’apiculture. Mais il peut aussi s’inscrire à un cours à distance, comme celui proposé par IDLWT. Cette formation e-learning – nommée Apiculture et monde des abeilles – présente en cinq modules les fondamentaux de l’apiculture de loisir. Elle comprend plusieurs visioconférences en direct pour que vous puissiez poser vos questions à un apiculteur expérimenté. Pour en savoir davantage sur son programme, consultez le site https://apiculture.idlwt.com

Après s’être correctement informé, il est important de passer à la pratique en étant accompagné par un apiculteur. Des stages sont organisés par des associations ou des apiculteurs professionnels. Elles se déroulent sur un rucher école, où des ruches sont consacrées à la formation des futurs apiculteurs.

Le néophyte devra apprendre comment ouvrir en sécurité une ruche. Puis comment manipuler les rayons de cire qui s’y trouvent. L’apprentissage comprend aussi le contrôle des parasites et notamment le traitement contre les varroas. Car ces acariens sont redoutables pour les abeilles et l’apiculteur doit savoir comment contrôler les infestations.

L’ouverture d’une ruche soumet le débutant à du stress, il faut donc savoir réagir en toute situation.

Plus largement, il s’agit d’apprendre à contrôler ses émotions au milieu de centaines d’abeilles parfois agressives. Car le sang froid est indispensable pour ne pas commettre d’erreur. Il ne faut pas oublier que les abeilles peuvent piquer et que leur venin peut être dangereux pour les personnes allergiques. De la maîtrise de vos gestes dépend votre sécurité, mais aussi la sécurité des personnes et des animaux qui vous entourent.

Quels équipements acquérir pour débuter en sécurité ?

Comptez sur un budget de 1000 euros pour débuter la première année et créer un rucher de deux à trois ruches. Il est possible de diminuer le montant de cet investissement en achetant du matériel d’occasion. Toutefois, les ruches usagées ne doivent pas être acquises, car elles peuvent être contaminées par de dangereux parasites pour les abeilles.

Une combinaison d’apiculteur

Attention aux piqûres ! Les abeilles que l’on dérange peuvent se défendre avec vigueur. Il faut se protéger de leur dard et de leur venin en portant une combinaison. La partie la plus importante est le voile qui protège la tête et le cou de l’apiculteur. Il faut toujours s’assurer qu’il ne présente pas de déchirure.

Si vous élevez des abeilles nerveuses, mieux vaut aussi porter une paire de gants et chausser des bottes. Car les insectes n’hésitent pas à piquer les mains et les chevilles pour faire fuir les indésirables. 

Un enfumoir

L’enfumoir est un outil tout aussi obligatoire qu’une combinaison. Il permet de calmer les abeilles et de faciliter les différentes opérations sur la ruche. L’utilisation de l’enfumoir demande un peu de pratique. Mais attention au risque d’incendie par temps de sécheresse. Heureusement, des enfumoirs qui fonctionnent sur le principe de la cigarette électronique ont été inventés. Avec eux, aucun risque de se brûler ou de mettre le feu. 

Lire aussi : 5 espèces de palmiers pour la culture en extérieur

Deux à trois ruches pour commencer

Cela semble contre intuitif, mais une seule ruche n’est pas suffisante pour débuter en apiculture. Il faut au moins deux ou trois ruches pour diminuer les risques d’échecs. Car les pertes hivernales sont souvent importantes pour les débutants.

Il est important de choisir des ruches du même modèle. Ceci permet de faire des transferts de rayons de cire d’une colonie à une autre. Car chaque modèle a un type de cadre spécifique. En France, le modèle le plus commun est la ruche Dadant. La vidéo suivante vous présente cette ruche et l’assemblage de ses divers éléments.

  • La ruche Langstroth
  • La ruche Voirnot
  • Ou la ruche Warré

Le plus important est de choisir un modèle de ruche facile à trouver dans le commerce. Car vous aurez besoin d’acheter régulièrement des éléments supplémentaires pour l’entretenir et prolonger son fonctionnement : hausses, cadres, feuilles de cire aux bonnes dimensions,,…

Autant de colonies d’abeilles que de ruches

Vous voici équipé et en possession de plusieurs ruches. Bravo ! Maintenant, il ne vous reste plus qu’à trouver des colonies d’abeilles. 

L’introduction d’une colonie dans une ruche est nommée l’enruchement. Pour enrucher vos ruches, deux options s’offrent à vous. La première est de rechercher un essaim durant la période d’essaimage. C’est-à-dire au printemps. Mais c’est une quête parfois aléatoire et vous n’êtes pas certain de trouver une population d’abeilles fortes et saines. Il est préférable – surtout pour débuter – de faire l’acquisition de jeunes colonies auprès d’un apiculteur ou en vous adressant à un magasin spécialisé. C’est la seconde option, préférée par la plupart des apiculteurs débutants.

Il est préférable d’inspecter les rayons des colonies que l’on achète, pour s’assurer de bon état du couvain.

Les jeunes colonies d’abeilles se composent d’une population de plusieurs milliers d’abeilles, d’une reine et d’un nid qui tient sur cinq ou six rayons de cire. Ces rayons de cire sont tenus sur des cadres. À l’achat, il est souvent possible de vérifier avec le vendeur la qualité de la colonie, que l’on appelle alors un essaim sur cadres. Soyez attentif à la quantité du couvain, c’est-à-dire les œufs, larves et nymphes d’abeilles. Plus le couvain est abondant, mieux c’est. Il faut aussi que la jeune colonie dispose de réserves stockées dans les alvéoles : du miel et du pollen.

Habituellement, l’acheteur se déplace chez l’apiculteur en soirée pour procéder à la transaction. À la nuit tombée, toutes les abeilles gagnent leur ruchette et la colonie peut être déplacée jusqu’à son emplacement final. Pensez à porter sur vous votre combinaison. Et gardez sous la main votre enfumoir prêt à être allumé. Il peut arriver que la ruchette s’ouvre et que les abeilles s’en échappent. Conduisez prudemment lorsque vous avez des abeilles à bord.

Pour résumer

L’apiculture est un loisir passionnant. En France, la plupart des apiculteurs sont des amateurs. On en compte plusieurs milliers et chaque année ce nombre augmente. Toutefois, il ne faut pas oublier que l’apiculture vous expose à des risques et que vous allez endosser des responsabilités. Pour éviter les accidents et surtout garder vos abeilles en bonne santé, vous devez vous former au préalable. C’est seulement après avoir suivi des cours et des stages que vous pourrez créer un rucher chez vous. 

Nous espérons que la lecture de cet article vous aura intéressé. Si c’est le cas, nous vous invitons à le partager sur les réseaux sociaux. Vous permettrez à de nombreux néophytes de faire les bons choix pour réussir leur projet apicole.

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